L’île d’Amsterdam
L’île d’Amsterdam, anciennement Nouvelle-Amsterdam, est une île de 58km2 perdue au sud de l’océan indien. L’une des îles les plus isolées du monde. C’est une île volcanique qui abrite la base Martin-De-Viviès ou depuis 1949 séjourne campagnards d’été et hivernants.
Les campagnards d’été ne restent que quelques mois durant l’été austral pour mener des campagnes scientifiques. Les hivernants restent 13 mois pour réaliser d’autres protocoles scientifiques et assurer leur suivi, mais aussi pour maintenir et participer à l’entretient de la base, à la logistique, et maintenance de nombreux équipements.
Les programmes scientifiques en place :
- Sismologie
- Magnétisme
- Mesure du niveau de la mer
- Ecologie et écophysiologie
- Chimie de l’atmosphère
- Suivi des espèces endémiques et leur réintroduction
Toutes les informations sur les programmes scientifiques ici
L’histoire et la découverte de l’île
L’histoire d’Amsterdam et Saint Paul débute bien avant les programmes scientifiques, logistique en hélicoptère et les hivernants, le district a connu de nombreuses histoires, parfois tragiques.
18 mars 1522 : l’espagnol Juan Sebastian Del Cano, découvre Amsterdam lors de son voyage entre les îles de la Sonde et la ville du Cap en Afrique du Sud à bord du « Victoria ».
Une « île très haute » est repérée à 37° 35′ de latitude sud. Plusieurs tentatives de débarquement sont faites les 18 et 19 mars, en vain.
Cette île semble inhabitée, sans arbres, et pourrait avoir une circonférence d’environ six lieues.
Son nom figure toujours sur l’île avec le refuge de Del Cano.
Le 19 avril 1618, le navire hollandais Zeewolf, commandé par le capitaine Harwick Claesz van Hillegom et en route pour Bantam, découvre une île à 38° 40′ de latitude sud. Incapable d’y débarquer, le capitaine la nomme « Zeewolf ». Plus tard, Adriaan de Wale, commandant du Ter Tholen, adopte ce nom pour l’île qui est aujourd’hui connue sous le nom d’Amsterdam. Malgré ces premières appellations, les noms « Zeewolf » et « Ter Tholen » ne seront pas retenus.
Saint-Paul et Amsterdam sont mentionnées dans les instructions nautiques hollandaises de l’époque. Bien que connues des navigateurs, leur localisation approximative conduit à des confusions entre les deux îles. Le 29 juillet 1632, le navire Zuyphen, en route pour Batavia, confond l’île la plus au nord avec Saint-Paul. Cette confusion persistera.
18 juin 1633 : le gouverneur Anthony Van Diemen, en route pour les Indes néerlandaises à bord du Nieuw Amsterdam, passe entre les deux îles. Il attribue le nom de son navire à l’île la plus au nord et conserve le nom de Saint-Paul pour l’île du sud.
L’île sans nom devient l’île de Nieuw Amsterdam. (Nouvelle-Amsterdam).
Cent ans après, Harwick Claesz de Hillegom, navigateurs hollandais découvre L’île de Saint-Paul, il donna le nom de son navire à l’île : Zeewolf
28 mars 1792 : l’Amiral d’Entrecasteaux et Huon de Kermadec effectuent les premiers relevés de la côte orientale de la Nouvelle-Amsterdam. Il décrit l’île d’Amsterdam « en feu ».
Comme pour Del Cano, le nom d’Entrecasteaux est toujours présent sur l’île puisqu’il nomme les plus belles falaises des Terres Australes et Antarctiques Françaises ainsi que le refuge à leur pieds.
Durant le 18e et 19e siècle, le district fut le théâtre de la chasse à l’otarie, pour sa fourrure.
Des pêcheurs de la Réunion et naufragés ont foulé le sol de ces îles.
Les 1 et 3 juillet 1843, le capitaine du navire L’Olympe débarque sur l’île de la Nouvelle-Amsterdam puis sur Saint-Paul et tente l’installation d’une station de pêche. La pêcherie fut abandonnée en 1853, le gouvernement Français refuse la possession de l’archipel.
1892 – 1893 : Louis Édouard Paul Lieutard commandant de l’aviso « L’Eure » prend possession des îles pour le compte du gouvernement Français.
Illustration, le « Vaucluse » frère jumeau de l’Eure.
18 décembre 1870 : Mr Heurtin, paysan Réunionnais s’installe sur l’île avec sa famille pour y faire un élevage de bovins et d’ovins. Sans succès, ils quittent l’île le 19 août 1871 laissant derrière eux leurs troupeaux. Le dernier taureau fut abattu en 2010. Grosse problématique puisque les bovins vont décimer la quasi totalité du phylica arborea, petit arbuste présent uniquement sur Amsterdam et Saint-Paul.
31 décembre 1949 : le Capitaine Verdalaine amène une équipe de scientifique Français à Amsterdam à bord du Sapmer. L’expédition est dirigée par Paul Martin-de-Viviès, météorologue. Les 23 membres de la mission quitterons l’île huit mois plus tard après y avoir installé la première base scientifique permanente des TAAF.
Ils sont les membres de la première mission, depuis ce 31 décembre 1949 les hivernants se relayent chaque année pour assurer la continuité des programmes scientifiques et maintenir la base opérationnelle.
Nous sommes le 09 novembre 2024, la 76ème mission débute.
L’histoire d’Amsterdam Saint-Paul continue…